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    LADIES FROM THE BACK

    LADIES FROM THE BACK, 2025

    Série de dessins, pastels à l’huile sur papier ivoire, 21 X 29,7 cm. / 50 x 70 cm.


    Produit dans le contexte de la résidence artistique Villa Swagatam.
    Organisée par l’Institut Français d’Inde en partenariat avec Jaipur Rugs.
    10 février 2025 au 4 avril 2025.

    Dans le cadre de la résidence artistique Villa Swagatam, un programme initié par l’Institut Français d’Inde, une immersion de six semaines s’est déroulée à Jaipur, au cœur du Rajasthan. Durant cette période, une collaboration fructueuse s’est engagée avec Jaipur Rugs, maison familiale emblématique du tapis indien fait main. Présente à l’international, elle conserve un ancrage local profond, soutenu par un réseau de 40 000 tisserandes réparties dans les villages du nord de l’Inde.

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    LADIES FROM THE BACK, 2025

    Elvira Voynarovska est lauréate de la seconde édition de la résidence Villa Swagatam. Durant un mois et demi, elle a été immergée à Jaipur grâce au partenariat entre l’Institut Français de l’Inde et Jaipur Rugs, une entreprise familiale profondément ancrée dans le territoire de Rajasthan et les traditions de fabrication artisanale des tapis, tout en étant également présente à l’international avec des implantations en Inde, aux États-Unis, ainsi que des showrooms à Londres, Milan et Dubaï.

    Lors de ses premières visites dans les villages, Elvira a été immédiatement captivée par les vêtements des tisseuses, soigneusement choisis à la fois pour leur praticité et leur esthétique. Légers, colorés et traditionnels, elle a rapidement été attirée par les plis, les transparences et les agencements de tissu, qu’elle a capturés dans une série photographique documentaire intitulée «The uniforms of weaving». Cette première étape de documentation explore la beauté des tenues des femmes et leur choix vestimentaire en tant qu’uniforme de travail. En représentant ces femmes au travail de derrière, face au métier à tisser, ces images soulignent le caractère anonyme de leur labeur, à l’origine un processus complexe et segmenté de la fabrication du tapis. Tel un hommage, ce choix de cadrage et de représentation rend compte de la nature discrète et souvent invisible d’un travail minutieux et long, certaines femmes passant entre 4 et 8 mois sur un seul ouvrage, sans jamais voir le produit final avant qu’il ne soit envoyé pour la post-production et la vente.

    Malgré l’anonymat de leur travail, la manière dont les femmes se vêtent confère à chacune une expression unique, soulignant leurs particularités individuelles et leur identité culturelle. Les couleurs, les plis et les formes créées par les couches de tissu révèlent des détails subtils qui tissent ensemble une histoire personnelle et culturelle, reflet de leur héritage et de l’importance de leur travail. Cette série documentaire marque la première étape d’un projet fascinant qui découle de la collaboration de l’artiste avec Jaipur Rugs et ouvre la voie à une exploration artistique plus profonde. En partant des images, Elvira engage désormais un processus créatif qui traduit ces observations en une série de dessins aux pastels à l’huile, utilisant son vocabulaire formel et son medium de prédilection qu’elle explore fréquemment au travers ses projets. Dans cette seconde étape, la collection de dessins se nourri plus en détail du sari traditionnel porté par les femmes au travail, à travers les plis vibrants et les superpositions de tissu. La série des pastels joue avec la superposition, le montré et le caché grâce aux zones vides sur le format, qui font elles-mêmes partie du dessin.

    L’aboutissement de ce projet implique la création d’une édition limitée de tapisseries originales, produites en collaboration avec Jaipur Rugs. Ces tapisseries interpréteront les dessins sous forme textile, donnant vie à la vision esthétique de l’artiste dans un médium totalement nouveau. 6 œuvres originales tissées manuellement seront produites à l’échelle de 2m x 3m, en édition exclusive et très limitée ou chacune des oeuvres sera numérotée. Cette collaboration permettra non seulement de préserver la nature complexe du tissage traditionnel indien, mais aussi de créer un dialogue entre le dessin contemporain et l’art textile, offrant une perspective nouvelle sur le riche patrimoine de la fabrication du tapis au Rajasthan qui est resté jusqu’à là dans sa
    forme plus traditionnelle.

    Enfin ce projet s’inscrit dans une réflexion sur le cycle et crée une mise en abîme, où l’image des tisseuses, d’abord photographiée de manière indirecte, devient à la fois l’objet de l’œuvre et sa propre matérialisation à travers le tissage. Le cycle est ainsi bouclé : ces femmes, qui ont consacré leur énergie à la création de ces tapis, participent elles-mêmes à la matérialisation de l’œuvre qui les représente, mettant en lumière le lien profond entre la production du travail et son reflet artistique. Cette mise en abîme renforce la notion de circularité dans le processus, reliant la pratique artisanale à son interprétation artistique tout en honorant le rôle fondamental de ces femmes dans la perpétuation de cet art ancestral.

    Le passage à un nouveau médium, tel que les tapisseries et le textile, marque un véritable tournant dans la pratique artistique de l’artiste. Il témoigne de son désir constant de repousser les frontières du dessin contemporain et d’élargir les possibilités de cette forme d’expression. Depuis toujours, sa pratique du dessin se distingue par sa lenteur et sa minutie, un travail approfondi sur de grands formats qui cherche à capturer l’essence même de la forme. Cependant, cette approche du dessin, bien qu’elle soit déterminée par un vocabulaire formel minimaliste, n’exclut pas la complexité technique du médium. En intégrant désormais le textile dans sa pratique, elle franchit une nouvelle étape en élargissant le champ de son expression artistique. Cette transition vers un médium tridimensionnel lui permet d’approfondir la relation entre le dessin et l’espace, d’explorer la matérialité de l’œuvre et d’inscrire les formes dans un univers tactile et visuel plus vaste. À travers ce passage, elle cherche à interroger les limites du papier et à ouvrir de nouveaux horizons pour le dessin, un processus de continuité et d’expansion où chaque support devient une nouvelle voie pour questionner le monde qui l’entoure.

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