ELVIRA
VOYNAROVSKA

LA TENDRESSE SUBVERSIVE, 2023

« La rencontre de ces deux termes s’impose comme l’évidente conclusion des mutations de l’art dans un monde instable et fragile. La tendresse subversive est, dans l’exposition, l’alternative contemporaine à l’avant-garde moderniste. » FRAC Centre-Val de Loire.

Les œuvres présentées par Elvira Voynarovska ont été conçues durant la résidence artistique de 3 mois au sein du musée Picasso d’Antibes durant l’année 2022. Le vocabulaire formel questionne les lignes de l’architecture circulaire et de l’ouverture. Le large format MEULES, 2022 s’intéresse à la notion du dôme et de la coupole, principes archétypes de la construction, à l’imbrication des formes dans leurs contre formes, au jeu du contenant et du contenu. La constellation ARCHITECTURES DE TERRE, 2022 présente un ensemble de volumes dont les formes ou les matériaux proviennent de la terre.

Certaines céramiques explorent l’alliance du grès et des fibres organiques. La matière végétale du palmier, plus poreuse et légère, vient intégrer les volumes massifs et imposants des céramiques telle une membrane ou une seconde peau qui vient revêtir la structure. La technique ancestrale du colombin utilisée pour monter les céramiques strate par strate, trouve une continuité au sein des dessins où la forme est donnée par un ensemble de traits répétitifs qui constitue une membrane protectrice, une seconde peau, tout autant que les feuilles de palmier tissées, qui enveloppent les céramiques.

La scénographie de l’installation des sculptures imaginée par Jean-Louis Andral, conservateur des musées d’Antibes, insiste sur la relation entre la légèreté et le poids des formes. Après cette première exposition, la constellation des céramique à été montrée lors de la Biennale d’art et d’architecture du FRAC Centre-Val de Loire en 2022, au sein de l’exposition La tendresse subversive, aux côtés d’autres oeuvres dessinées de l’artiste tels que MEULE, 2022 et ANATOMIE DES CAVERNES, 2019 faisant partie de la collection du FRAC Centre depuis 2022. Durant cette dernière exposition au FRAC, l’installation à été particulièrement appréciée, en suscitant de nombreuses discussions autour de la notion de l’habitat et de la maison, faisant écho dans son accrochage à la série dessinée Anatomie des cavernes.

Des matières végétales comme le palmier mais aussi le papier aquarelle , dont certains grands formats restent libres et subissent une courbure naturelle contraintes par le dessin entrent en relation avec et les volumes massifs des formes dessinées sur papier autant que des céramiques installés au sol, donnant une vision en plongée de l’ensemble des volumes. Au sein de cette installation les céramiques pourrait renvoyer à la notion du village ou d’un ensemble urbain. Nous retrouvons cette opposition entre porosité et opacité au sein des dessins même, travaillés en deux temps, encrés puis crayonnés.